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birame

10 janvier 2011

Wade se perd dans son calendrier africain

Dans une solennité festive que le Chef de l’Etat sénégalais avait annoncé la proclamation des résultats relatifs à son projet de calendrier africain. Elle devrait avoir lieu à l’occasion de la  cérémonie de fermeture du troisième Festival mondial des arts nègres. Un rendez-vous manqué et inavoué.

Par Birame FAYE

Le temps finit toujours par  découvrir les secrets et égarer certains rêveurs. Le  13 octobre 2010, le Président Abdoulaye avait annoncé aux pieds du Monument de la Renaissance africaine son projet de calendrier africain déjà en voie de réalisation. Une nouvelle qu’il avait réservée aux 163 étudiants haïtiens  fraichement débarqués à Dakar. Ces derniers étaient officiellement obligés d’effectuer de se recueillir à la statue des Mamelles de Ouakam.  Le dépouillement et  la proclamation, se vantait-il dans une ambiance carnavalesque, devraient avoir lieu le 31 décembre dernier, jour de la cérémonie de clôture du troisième Festival mondial des arts nègres. A l’arrivée, que nenni. Le Chef de l’Etat n’a pipé mot à propos son ième projet panafricaniste. Or, les Africains, regrette-ils,  se sont suffisamment servis des calendriers religieux. « Je sais qu’il y a un calendrier grégorien, un calendrier musulman. Je ne sais pas s’il y a d’autres calendriers, confectionnés dans d’autres horizons du monde comme en Asie. Mais l’essentiel n’est pas là. Pourquoi pas un calendrier africain ? Pour moi, les Africains doivent avoir leur propre calendrier »,  plaidait-il. Et celui-ci devra avoir pour le jour de l’an le 03 avril du calendrier chrétien.

D’ailleurs, c’est dans cette optique qu’il a fait entériner une résolution par l’Union africaine pour que  la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal,  jour d’inauguration du monument, soit décrétée journée de la Renaissance africaine. Pour réaliser son rêve du temps à l’africaine, Abdoulaye Wade dit avoir  lancé un concours. L’objectif est de  dégager la meilleure proposition de calendrier « avec toutes les grandes dates marquantes de l’histoire africaine et les fêtes’. La date de clôture de dépôt des candidatures était fixé par Wade lui-même au 10 décembre passé, jour du lancement du Festival. Le ministre de la Culture Serigne Modou Bousso Lèye devait nommer les membres du jury dirigé par le Pr Iba Der Thiam.  Et l’issue de cet appel d’offre, trois meilleures propositions devaient être  retenues. Quant au promoteur Me Abdoulaye Wade, il dégainera 35 mille dollars Us pour le premier lauréat auteur. Le deuxième empochera 25 mille dollars et son suivant 15 mille dollars. Toutefois, le Chef de l’Etat avait précisé à ses hôtes que seules les candidatures de chercheurs du continent noir  et de sa Diaspora  étaient  recevables.  Au bout du compte,  malgré les dithyrambes prononcés, on  s’est évertué à oublier ce projet coûteux qui entre dans le parc culturel du Président Wade. D’aucuns s’interrogeaient sur ’opportunité d’un tel  calendrier noir. L’ambition  de Wade de marquer de ses empreintes l’histoire de l’Afrique en était la seule explication. Ce qui fait que la détermination du Pape du Sopi ne saurait surprendre, même si les récompenses  financières promises aux meilleurs projets n’ont pas été prises en compte dans le budget prévisionnel du festival qui s’élève à plus de 48 milliards de francs Cfa.

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